La cour est entourée d'immeubles sombres et de hauts grillages. Il y a un préau jonché de papiers gras et de sacs de cours. Quelques arbres tentent de pousser sur le bitume.
Certains élèves sont assis par terre et révisent, d'autres par groupe de quatre ou cinq, sont allongés sur une bande de pelouse sale, les filles la tête sur le ventre des garçons...
Justine est assise au pied d'un platane. Les feuilles tombent autour d'elle. Un peu plus loin, appuyé contre l'un des piliers du préau, Holden l'observe.
Justine a le regard tourné vers une fenêtre en face, au second étage. Une VIEILLE DAME, arrose des fleurs (pourtant quasi fanées) plantées dans une petite jardinière sur le rebord de la fenêtre. Ses gestes sont mal assurés, elle tremble. Elle doit régulièrement s'arrêter pour reprendre son souffle.
Justine, toujours, ne la quitte pas des yeux. Holden ne quitte pas des yeux Justine.
A la fenêtre, la vielle dame lâche son arrosoir dans le vide. Elle laisse échapper un petit cri
imperceptible, Justine sursaute...
Alerté par le bruit, son MARI, se précipite à la fenêtre. On le sent fébrile également. Il prend sa femme tendrement dans ses bras, lui caresse les cheveux. Dans ses yeux, il y a toute la tendresse du monde.
Justine les regarde, les bras refermés autour de sa poitrine qu'elle serre très fort. Ses yeux sont à
nouveau embués de larmes.
Le mari referme la fenêtre. On le voit s'éloigner, un bras passé sur les épaules de sa femme.
On ne parvient pas à savoir lequel des deux soutient l'autre... Ils disparaissent peu à peu de l'embrasure de la fenêtre.
Justine pleure silencieusement, les bras toujours serrés autour d'elle, la tête posée sur son épaule.