Justine baisse la tête, comme blessée au plus profond d'elle même et poursuit son chemin.
HOLDEN (OFF)
D'habitude je m'arrangeais toujours pour la ramener jusque chez
elle après les cours. Un jour, j'ai pas pu la raccompagner, j'étais malade si
vous voulez tout savoir, et c'est elle qui me l'a raconté. Que quand elle
rentrait comme ça, seule, elle se sentait perdue, isolée du monde. Paumée quoi.
Elle avait tout juste dix sept ans, comme moi, et bon dieu, on le voyait trop
bien que quand elle marchait, c'était comme la jeunesse innocente qui se
brûlait, qui se crevait dans sa solitude. Elle avait jamais connu d'amant,
jamais éprouvé le moindre sentiment. C'était l'effervescence sans l'offense.
Elle en crevait de pas vivre, de pas aimer…