Holden traîne des pieds, le tête baissée, plongé dans ses pensées. Au pied de l’immeuble, sur les marches, un homme d’une trentaine d’années, totalement défoncé à l’héro, pique du nez. On l’appelle HURRICANE à cause de sa tête de vieux boxeur usé, son bonnet toujours enfoncé jusqu’aux yeux.
HURRICANE (A MOITIE ENDORMI)
Salut petit... T’as pas une clope pour moi?
Holden met un moment à réagir et à s’apercevoir que c’est à lui qu’on parle.
HOLDEN
Tu sais bien que je fume pas.
Holden commence à monter l’escalier et cherche ses clefs devant la porte.
HURRICANE
Et du temps? Du temps, t'en as pour parler?
Holden se retourne, soupire
HOLDEN
Tu sais bien que...
HURRICANE
Je sais, t'as rien à dire aux autres. Ça tombe bien, j'ai envie
de rien écouter. Juste envie d'entendre une voix, c'est tout.
Holden va s'asseoir à coté de lui
HOLDEN
C'est pas de ma faute si j'aime pas les autres. Ils sont là,
comme des moutons, qui veulent tous la même chose au
même moment...Putain! C'est pas ça la vie! C'est pas de
savoir qui se tape la plus belle moeuf du bahut,
ou ce genre de connerie! Ils croient que ça m'intéresse, que je
dis rien par peur ou je sais quoi, mais non!... On
a rien à se dire, ils m'énervent...
Holden, énervé, tourne la tête vers Hurricane qui semble endormi. Il sourit.
HOLDEN
T'as raison ouais